Comment lire et comprendre sa fiche de paie ?

En général quand on reçoit sa fiche de paie, on ne regarde que le chiffre en gras, tout en bas de la page à côté de net à payer. On vérifie que ça correspond au montant qu’on a reçu sur notre compte et voilà. Sauf que ça peut quand même valoir le coup de s’intéresser à toutes les petites lignes.

Le bulletin de paie simplifié mais toujours un peu compliqué

Depuis 2018, nous recevons des bulletins de paie simplifiés. De 50 lignes, nous sommes passés à seulement une quinzaine mais ça reste encore complexe. Voire carrément opaque parfois.

Désormais, la fiche de paie en 4 sections 

• Les informations qui vous concernent vous et votre employeur
• Les composants de votre rémunération
• Les cotisations et les contributions salariales
• Et enfin, le bilan

Les informations qui vous concernent vous et votre employeur

Dans cette partie en haut du document, on retrouve l’identité juridique de l’entreprise - donc le numéro SIRET, et ses codes APE (pour activité principale exercée) et NAF (pour Nomenclature d’activité française). En gros, c’est le code délivré par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui permet d’identifier la branche d’activité de l’entreprise. 

Sur le bulletin de paie figurent aussi les coordonnées de l’entreprise, et le nom de sa convention collective. Ça, c’est une information importante à connaître car chaque secteur d’activité dispose de sa propre convention collective. Et c’est cette convention qui fait que  dans certaines boites vous bénéficiez d’un jour off pour déménager alors que dans d’autres il faut sacrifier un RTT.

Votre bulletin de salaire doit également faire état de votre nom, prénom et doit également préciser :  

• Votre catégorie d’emploi. Par exemple cadre, professions intermédiaires, ouvriers. Il y a en 8 au total.
• La classification correspondante - le coefficient et le niveau. Ce qui permet de déterminer votre hiérarchie au sein de l’entreprise et votre grille de salaire.

Il peut aussi y avoir vos coordonnées, votre numéro de sécurité sociale, votre intitulé de poste ainsi que votre date d’arrivée dans l’entreprise… mais ce n’est pas obligatoire.

Les composants de votre rémunération

On commence par le salaire brut, c’est-à-dire le montant de la rémunération avant toute déduction sociale ou fiscale. Dans cette section, on trouve les infos qui ont permis de le calculer : les congés payés, les primes, le 13e mois, le nombre d’heures de travail - et donc les heures supplémentaires. 

Pensez bien à tout vérifier, ce serait dommage d’être resté au bureau jusqu’à 1h du mat et ne pas être payé en conséquence. D’ailleurs, pour les heures supplémentaires, le taux de majoration doit être précisé. Il est de 25% pour les huit premières heures supplémentaires et de 50% pour les suivantes. Selon votre convention tout ou une partie du paiement des heures supplémentaires peut être remplacé par un repos compensateur équivalent.

Les cotisations et les contributions salariales

Il s’agit des prélèvements qui permettent de financer les dispositifs de solidarité dont vous bénéficiez. Ils se divisent en cinq rubriques : santé, accidents du travail et maladies professionnelles, retraite, famille et assurance chômage. Selon votre tranche de la sécurité sociale, ces charges peuvent représenter entre 20 et 25% de votre salaire.

Le bilan

Dans la dernière partie, vous trouvez votre salaire net, c’est-à-dire la somme exacte versée sur votre compte. Mais attention, c’est important de faire la différence entre salaire net et salaire net imposable. 

Depuis 2019, l'Etat à mis en place le prélèvement à la source. Ce qui veut dire que le montant de l'impôt est prélevé chaque mois directement sur votre fiche de paie. Si vous êtes salarié, l’impôt est donc collecté directement par l’employeur. Le taux de prélèvement est déterminé par le service des impôts une fois que vous avez réalisé votre déclaration de revenus. Et bien évidemment, il change en fonction de votre situation. Vérifiez bien que le bon taux est appliqué.

Les mentions interdites

Il y existe aussi des éléments qui ne doivent pas figurer sur la fiche de paie. Votre employeur n’a pas le droit d’indiquer vos fonctions de représentant du personnel mais la nature et le montant de la rémunération de cette activité doivent figurer sur un document annexe. Autre mention interdite : l’exercice du droit de grève.

Enfin, depuis 2017, la dématérialisation de la fiche de paie est devenue la norme - sauf si le salarié s’y oppose. Mais qu’il s’agisse de la version papier ou numérique, pensez à bien conserver ces documents. Car votre employeur doit en garder une copie mais il n’est pas dans l’obligation de vous la transmettre. Alors au cas où, il vaut mieux gérer son fichier tout seul.