L’analyste risques joue un rôle clé : un peu comme un parent qui ajuste les brassards de son enfant avant qu’il ne se jette à l’eau, il permet à un établissement bancaire d’éviter la noyade.
Son métier est essentiel à toute structure financière et résulte des réglementations obligeant les banques à se munir d’outils de contrôle.
Ainsi, il identifie, analyse les risques (risque de liquidité, de crédit ou de marché) et propose des solutions. Afin de définir un ratio risque/rentabilité optimal, il utilise toute une panoplie d’indicateurs et d’outils spécialisés : simulations mathématiques modélisées, analyses quantitatives, cartographie des risques... Il garde également un œil sur les nouvelles réglementations et sur l’actualité en permanence. Toutes ces informations lui permettent d’anticiper et de prévenir les risques potentiels (manque de capital, baisse de la valeur d’actions en bourse, dettes impayées, etc.). Grâce à ce travail de fond, il analyse et apporte des modifications aux procédures existantes afin de protéger son établissement (taux de prêts, plafonds des transactions, par exemple). Il crée également des systèmes d’alertes pour détecter les incidents et des plans d’actions qu’il peut mettre en œuvre en cas de problème. Enfin, l’analyste risques élabore des tableaux de bord et rédige des rapports afin de suivre des opérations bancaires.
Rattaché au directeur des risques, au responsable des risques opérationnels ou au responsable des risques financiers, il exerce dans un établissement bancaire ou un organisme de crédit. On dit que l’« argent n’a pas d’odeur », sous-entendu, peu importe sa provenance. D’après la légende, nous devons cette expression à l’empereur romain Vespasien. Il aurait fait construire des toilettes publiques payantes (des vespasiennes) pour se remplir les poches. Son fils l’aurait ouvertement critiqué, jugeant cette mesure injuste. Ce à quoi Vespasien aurait répondu que si les toilettes sentaient mauvais, ce n’était pas le cas de l’argent qu’il gagnait.

Fun fact
Il n’y a pas si longtemps, les contrôleurs de risques étaient souvent perçus comme des gêneurs, des empêcheurs de tourner en rond. Depuis l’affaire Jérôme Kerviel en France, l’importance de leur rôle est révélée au grand public. Fin 2007, le trader de la Société Générale avait investi 60 milliards d’euros dans des “contrats futures”, ne dégageant qu’un profit de 1,4 milliard. Début 2008, les services de contrôle de la banque détectent l’anomalie, alertent les autorités bancaires et financières et liquident les positions litigieuses. Finalement, la perte s’élève à 4,9 milliards d’euros, et Kerviel est condamné en justice : il devra rembourser cette somme à la banque. Ce montant est ensuite ramené en appel à un million d’euros, la cour rappelant ainsi que le trader n’était pas seul responsable. Car même si Kerviel était un trader ambitieux ayant enfreint sciemment les règles de son établissement, personne ne l’a empêché de faire ces placements. La question la plus importante reste donc celle-ci : comment cela a-t-il pu se produire ?
Les compétences techniques
Les compétences soft
Cette description est-elle utile ?





