Les salariés peuvent aussi jouer un rôle dans la transition écologique des entreprises

Dans un monde idéal, le premier rapport du GIEC aurait suffit à nous alerter sur l’urgence climatique. Les accords de Paris seraient parfaitement respectés - et même plus encore. Et on travaillerait tous pour des boîtes qui affichent des engagements écologiques aussi ambitieux que Patagonia. Mais pour le moment, on est assez loin du compte.

Des jeunes qui veulent réveiller les entreprises

Le collectif Pour un réveil écologique veut faire changer les choses. Il ne s’agit pas seulement d’agir en tant que citoyens mais aussi en tant que salariés pour faire bouger les entreprises. Et quand on sait que moins de 25% des entreprises cotées en bourse dans le monde ont pris des mesures pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2050, on comprend bien pourquoi. 

Dès 2018, des étudiants et étudiantes clament leur envie de faire changer les choses en regroupant autour du Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Aujourd’hui, ils sont plus de 32 000 à avoir signé ce texte qui « exprime un constat tout autant qu’une frustration » explique Caroline, membre du collectif Pour un réveil écologique. Pour la future ingénieure en agronomie comme pour ses camarades, c’est clair : « le monde des entreprises n’est pas du tout à la hauteur de l’urgence climatique. »

Comment faire changer sa boîte de l’intérieur ?

Pour transformer les entreprises, Caroline et le collectif Pour un réveil écologique sont allés à la rencontre de nombreuses sociétés. Sur le site du collectif, ils publient les réponses de celles qui ont bien voulu discuter avec eux. Dans le prolongement de cette démarche, chaque salarié peut aussi s’impliquer au sein de sa boîte en s’appuyant sur 5 questions fondamentales. 

• Quelle est la finalité et l’utilité des produits de l’entreprise dans un contexte écologiquement contraint ?
• Est-ce que l’entreprise est capable d’évaluer son impact en termes de biodiversité et de ressources sur le monde ?
• Est-ce le business model et le fonctionnement même de l’entreprise prend en compte le risque climatique ?
• Quelle est la place des salariés dans la réflexion de l’entreprise vers la transition ?
• Est-ce que l’entreprise a une ligne cohérente en faveur de la transition dans l’ensemble de ses activités ?

Évidemment, les réponses sont à prendre avec du recul et de l’esprit critique. Le collectif publie même son « Guide anti-greenwashing » pour éviter le bullshit.

Comment faire quand on est en recherche d’emploi ?

Le message des membres du collectif Pour un réveil écologique encourage à agir avant même de mettre un pied en entreprise. Encore étudiants ou tout juste diplômés, ils ont bien compris que le recrutement est un sujet stratégique pour les entreprises et que la transition écologique a aussi sa place dans la recherche d’emploi. 

« On est tout à fait légitime à poser ces questions aux entreprises lorsqu’on est en recherche d’emploi », assure Caroline. Pour ce faire, elle préconise d'aborder directement le sujet en entretien d’embauche. Autre façon de faire : demander aux salariés déjà engagés. « Il y a plein de collectifs au sein des entreprises qui cherchent à faire transitionner les activités », précise l’étudiante en école d’ingénieur. 

Si le contact direct n’est pas trop votre truc, vous pouvez aussi vous plonger dans les rapports RSE des boîtes que vous visez. Mais comme ce n’est pas toujours très digeste, Pour un réveil écologique rédige également des synthèses sectorielles de ces rapports. De quoi être bien informé pour être sûr de choisir une entreprise qui correspond à ses valeurs et aux enjeux climatiques actuels.