Catégorie : Inspiration

Etudiants et auto-entrepreneurs, ils racontent

Études de communication, d’informatique, ou encore dans l’artisanat, de plus en plus de cursus sont compatibles avec l’auto-entrepreneuriat. Voici le retour de trois étudiants qui se sont lancés dans l’aventure de l’indépendance.

23 juin 2025 · Temps de lecture : 1 min

Une jeune femme devant un ordinateur
Anna Shvets via Pexels

Pour ceux qui en douteraient, devenir auto-entrepreneur n’est pas sorcier. Gratuitement et en quelques clics, vous pouvez créer votre statut sur le portail de l’URSSAF. L’enregistrement arrive alors généralement quelques jours après. « Essayez de faire la démarche le plus rapidement possible, ça sera plus facile ensuite pour ne pas rater des opportunités », nous avertit Zackarie. Avant de trouver ses premières missions en freelance, cet étudiant de 22 ans bientôt diplômé d’un master en intelligence artificielle, a commencé à travailler le week-end comme technicien réseaux en CDI. C’est à la fin de sa deuxième année de licence qu’il franchit le pas de l’indépendance. « J’ai débuté en créant des sites internet, car dans ce domaine-là, le portfolio est plus facile à faire qu’en IA. » Si son CDI lui permet de payer sa chambre d’étudiant, travailler à côté à son compte lui offre surtout la possibilité de s’offrir des vacances et de se faire plaisir.

La fibre entrepreneuriale

Du côté de Vanessa, 28 ans et vivant en région parisienne, ses premiers pas dans l’auto-entreprenariat se sont fait naturellement. Tout commence il y a quelques années par un stage au sein du magazine Cosmopolitan, qui débouche sur une alternance alors qu’elle est en école de photographie. C’est à partir de là qu’elle rencontre de nombreux collaborateurs avec qui elle travaille en freelance aujourd’hui. « Je fais de la retouche photo pour des collections de vêtements pour de gros clients comme Intersport ou Louis Vuitton. » 

Après un changement de carrière où elle est aujourd’hui étudiante en anthropologie à l’EHESS, ses revenus en auto-entreprise lui permettent de très bien gagner sa vie. « Et pour dégoter des contrats, il ne faut pas hésiter à harceler les gens », s’amuse-elle, « en cherchant des adresses mail ou en rencontrant des professionnels lors de vernissages. » Une activité de freelance qui lui prend une dizaine d’heures par semaine, sans que cela empiète sur son master d’anthropologie. Un réel avantage pour elle par rapport à un travail salarié. Concernant la gestion du temps, Zackarie quant à lui, n’hésite pas à avertir ses clients au préalable vis-à-vis de son statut d’étudiant. Ses études seront toujours prioritaires sur le reste, quitte à avoir un peu plus de temps pour terminer la mission en cours. 

Avantages et inconvénients

Vivre de sa micro-entreprise peut aussi parfois s’avérer aléatoire. Mathilde, 29 ans, qui vit à Tours après avoir vécu 8 ans à Paris, en est consciente : « Je n’ai jamais réussi à vivre uniquement de mes revenus d’auto-entrepreneuse. » Celle qui se forme depuis 3 ans pour devenir psychopraticienne, est en parallèle auto-entrepreneuse en tant que créatrice de bijoux. Elle s’occupe de tout : confection des bijoux, gestion administrative et relation clients. Bien que son statut soit précaire, impliquant de travailler énormément, celui-ci lui donne une liberté de création totale et d’épanouissement. « J’ai toujours été malheureuse dans le salariat. J’ai besoin de beaucoup de liberté, » confie-t-elle. 

C’est donc un bilan mitigé pour Mathilde, qui a fait le choix difficile ces derniers temps de prioriser son auto-entreprise sur ses études. Mais au contraire, sur le plan des avantages, Zackarie souligne que ses expériences entrepreneuriales lui ont été vraiment utiles lorsqu’il a fallu trouver un stage de fin d’études. Une bonne façon de se valoriser sur le marché de l’emploi. A l’aise avec l’indépendance, Vanessa reconnaît que c’est une très bonne situation, à condition de se constituer un bon carnet d’adresse. « Je recommanderais de ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Quand j’ai commencé à être freelance, j’étais salariée et je faisais aussi des enquêtes de satisfaction comme vacataire », conclut-elle.


Anaëlle