Faut-il changer de travail pour sauver la planète ?

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) tire la sonnette d’alarme et avertit sur les conséquences importantes du réchauffement climatique sur nos sociétés et leurs écosystèmes. Face à ces enjeux, comment les entreprises peuvent prendre leur part ? 

L’entreprenariat au service de la planète

Time For The Planet est un projet citoyen qui lutte contre les gaz à effets de serre. Leur objectif ? Développer à l’échelle mondiale 100 innovations d’ici à 2030 pour décarboner l’économie. Pour cela, l'entreprise a créé un fond d’investissement ouvert à tous pour financer les projets et lever progressivement un milliard d’euros. « On est presque 50 000 et chacun peut devenir copropriétaire de Time for the Planet et s'emparer de cet objet pour l'aider à grandir et à avoir le plus d'impact possible » explique Arthur Auboeuf, l’un des six cofondateurs. Depuis son lancement en 2019, l’entreprise fait le pari de mettre l'entreprenariat au service de la planète et des ses citoyens et a sélectionné 3 premières innovations à financer. 

Se sentir utile au travail 

Ce projet est né d’un déclic. Arthur Auboeuf nous partage sa prise de conscience à l’initiative de son changement professionnelle : « on travaille 100 000 heures dans une vie, qu'on consacre 11 années en cumulé sans dormir à notre travail. Et je me suis dit si je fais un job, qui ne sert qu'à en plus me mettre dans la merde dans le futur, c'est du temps perdu » Un constat également partagé par beaucoup de Français. Selon une étude réalisée en 2021 pour Audencia et Jobs that Make Sense, 92% des actifs se questionnent sur le sens de leur activité. Parmi les participants, 53 % reconnaissent que leur quête de sens au travail se définit par un besoin de “se sentir utile”. Cette étude a permis de comprendre que l’écologie était une thématique importante. Les conclusions de l’enquête révélait que la quête de sens au travail passe par  « contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale », le motif le plus cité par les participants. 

Une prise de conscience face aux enjeux écologiques

« Aujourd’hui il y a déjà  3,3 milliards d'êtres humains qui sont très vulnérables au dérèglement climatique. Ça va faire que d'augmenter si on s'en occupe pas » rappelle Arthur Auboeuf. Les rapports du GIEC font figure de guide pour cette entreprise qui a identifié 20 problèmes majeurs à solutionner pour obtenir un impact mondial sur les émissions de gaz à effets de serre. Un enjeu essentiel du XXIe siècle auquel les entreprises doivent prendre leur part selon le cofondateur. 

Les entreprises face au défi climatique 

Pour répondre aux enjeux de notre siècle, Time For The Planet s’est concentré sur les émissions de GES et a identifié 20 problèmes majeurs à solutionner. « Le but, c'est de répondre à certains problèmes de l'urgence climatique » explique l’entrepreneur. « Typiquement, faire en sorte qu'on décarbone la façon dont on construit les biens et les services, mais il y en a plein d'autres » ajoute-t-il. Plusieurs autres recommandations et incitations envers les entreprises ont également été proposées dans un rapport rédigé par la Chambre de Commerce et de de l’Industrie. Une initiative publique proposée dans la lignée des engagements de l’accord de Paris adopté en 2015. Des recommandations que semblent adopter certaines entreprises avec la création de plusieurs nouveaux métiers. 

Le sauvetage technologique

Time For The Planet n’associe pas systématiquement innovation avec nouvelles technologies. «  Il ne faut pas penser que la technologie à elle toute seule sera le remède à tous nos maux » précise Arthur Auboeuf. L’entrepreneur s’appuie sur l'analyse de certains membres du GIEC pour alerter et mettre en avant la sobriété, « il faut amoinliorer » ajoute-t-il. Un néologisme pour donner aux innovations un objectif caractéristique de diminution de la consommation, des déchets, de réduction de gaz à effets de serre etc. Avec un projet comme Time For The Planet, l’entrepreneuriat et l’ innovation peuvent être des réponses face aux enjeux écologiques de nos sociétés.