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Avocats, journalistes, entrepreneurs ou encore artistes, une trentaine de personnalités appellent à la création d’un congé dédié à l'avortement alors que le congé fausse-couche se déploie dans de nombreuses organisations.
En décembre dernier, les partenaires sociaux de la branche Syntec ont signé un accord donnant aux femmes l’accès à un congé dédié aux « interruptions spontanées de grossesse », autrement appelées fausses couches, de deux jours désormais accessibles aux salariées du numérique et du conseil. La semaine dernière, le groupe Carrefour a suivi à son tour la tendance en accordant à ses collaboratrices trois jours de congé dédiés au même motif.
Cette avancée permet aux femmes concernées de ne pas être pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d’un arrêt maladie, en déjouant le délai de trois jours de carence non payés.
Mais quid de l’interruption volontaire de grossesse, pour laquelle il n’existe toujours pas de congé dédié ? Dans cette situation – qui, pour rappel, est rarement vécue comme un moment de plaisir -, les femmes doivent donc continuer de « se débrouiller » pour s’absenter, autrement dit poser une RTT ou se voir accorder un congé maladie qui les pénalise financièrement.
L’exclusion de l’avortement volontaire de ce nouveau congé ouvert spécifiquement aux interruptions spontanées de grossesse en dit long sur la politique nataliste française, à mille lieues des préoccupations écologiques portées par la génération Z qui revoit son ambition en matière de parentalité.
Aussi et surtout, le message politique envoyé aux femmes ayant recours à un avortement volontaire est fort. Dans l’inconscient collectif, près de cinquante ans après sa légalisation, l’IVG résonne encore comme un acte subversif évoquant sexualité débridée ou gestion anarchique de sa fertilité, dans une société qui attend des femmes qu’elles soient organisées et précautionneuses.
Ainsi conçu, le parcours d’IVG conserve un goût d’illicite dans le droit du travail, alors qu’il concerne une femme sur trois. Que les femmes le sollicitent auprès de leur employeur ou s’abstiennent pour des raisons qui leur appartiennent, un congé dédié légitimerait et affirmerait ce droit fondamental qui s’exerce, aujourd’hui encore, clandestinement vis-à-vis de la sphère professionnelle. Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire.
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