« Le but c’est d’être à l’écoute et de se laisser convaincre ou de réussir à convaincre »
Découvrez l'histoire de Matou, DJ et compositeur qui multiplie les collaborations pour renouveler ses projets pros.
22 avril 2022 · Temps de lecture : 1 min
Je suis Matou, et je suis compositeur et DJ.
J’ai baigné dans la musique très tôt. J’ai commencé par le violoncelle. Très jeune, à l’âge de trois ans. Vu que j’avais trois ans, je n’ai pas de souvenir avant, sans violoncelle. Je n’ai pas de souvenir sans musique. J’ai fait un bac musique et après je suis rentré en fac de musicologie et j’ai commencé un master que je n’ai pas fini. Je ne l’ai pas fini car j’ai commencé mes projets perso qui m’ont pris du temps et comme ça a marché, j’ai laissé tomber la fac.
Le classique était vraiment ma base, mais j’écoutais beaucoup de choses à côté, surtout du hip-hop et beaucoup de rap. Sans faire de psychologie de comptoir, c’était peut-être un peu en opposition à mon père, car c’est plutôt un rockeur à la base, mais je me suis construit comme ça, cette musique m’a toujours parlé. C’est aussi très générationnel.
J’ai vraiment commencé on va dire à composer dans ma chambre avec mon ordi, mon clavier, mes petites enceintes. Et tout ce que je composais, je sentais que ce n’était plus des morceaux qui étaient faits pour vivre seuls, c’était des morceaux faits pour avoir une voix dessus. Donc je me suis dit que c’était le moment de faire un projet en mon nom, mais en invitant énormément d’artistes et en les faisant collaborer entre eux ou alors juste avec moi, etc. C’est comme ça qu’est né mon projet Élixir, que j’ai signé en major avec Universal et qui m’a donné plus de visibilité, forcément.
En général, je contacte des gens que je connais de près ou de loin, du coup, ça pose des bases pour une collaboration saine. Si j’ai réussi à avoir des collaborations qui se sont relativement toujours bien passées, c’est aussi certainement entre autres parce que je connaissais les personnes, je savais à qui je m’adressais avant qu’on collabore. Moi j’aime bien travailler de mon côté.
Après ça m’arrive aussi de composer en studio avec des artistes, mais j’aime bien la plupart du temps composer seul, et après faire des sessions d’écoute avec les artistes, retravailler avec eux s’ils veulent changer des choses. Des fois j’ai mon truc en tête et je me dis : « Comme ça, ça va être parfait » et l’artiste en face me dit : « J’aimerais bien changer ça ». Si on n’est pas flexible, c’est compliqué. Le but c’est d’être à l’écoute et de se laisser convaincre ou de réussir à convaincre.
Sans dire que c’est un jeu de pouvoir, celui qui va gagner ou perdre, mais c’est d’être à l’écoute et de réussir à ce qu’à la fin, même si on n’était pas d’accord, tout le monde soit content du produit fini. Ça m’est arrivé d’être surpris, de me dire : « Ah c’est marrant, ce n’est pas du tout ce que j’imaginais sur cette instru », mais c’est génial quand on est surpris de sa propre musique, entre guillemets.
Par moments on a moins d’inspiration. J’accepte le fait de me dire :« En ce moment, je ne suis pas dedans ». Ce n’est pas grave, ça va passer. C’est impossible de forcer la création, donc il faut juste accepter et à un moment donné, ça revient. Là actuellement, je suis en tournée avec Chilla et PLK comme DJ, et je commence une nouvelle tournée avec un artiste, Kikesa.
Il y a des artistes avec qui je ne suis pas uniquement aux platines. Je fais du violoncelle sur scène, je fais ce qu’on appelle du SPD, une batterie électronique. Donc en fonction de ma posture et de mon « importance » dans le show, je vais aussi me positionner de telle ou telle manière. Après, ça reste un travail en collaboration, donc on va dire que dans le fond, c’est le même principe.
Il y a forcément un peu d’acting. On joue tous un peu, un minimum, un personnage, je pense, ou en tout cas on tire un trait de caractère plus qu’un autre pour le mettre en avant sur scène.
J’ai le luxe de vivre de ma passion. J’ai conscience que c’est un luxe, donc ça me rend heureux. Je vais continuer à produire, composer, collaborer, faire plein de tournées. Le but, c’est de faire grossir ce que je mets en place depuis toutes ces années et surtout de continuer à faire ce que j’aime.
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