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Catégorie : Portraits

« Quand on voit quelqu’un qui a réussi, ça doit nous motiver. »

« L’essentiel, c’est comment se motiver, comment faire que votre motivation vous fasse réaliser vos objectifs. » Découvrez l'histoire de Donia, co-fondatrice de MeetMyMama dont la motivation ne faillit jamais.

23 juin 2025 · Temps de lecture : 1 min

Je m’appelle Donia, j’ai 29 ans, je suis originaire du Val d’Oise et je suis la cofondatrice avec Loubna et Youssef de Meet My Mama, une entreprise à impact qui révèle les talents culinaires des femmes depuis 2017.

J’ai toujours voulu avoir de l’impact, je pense que c’est venu en réalité après le décès de ma mère. À ce moment-là, je me suis dit que je voulais être utile. Ma mère était très gentille et j’ai toujours voulu l’être aussi. J’ai vraiment voulu avoir de l’impact, être utile, et je me suis toujours dit que j’avais une mission. C’est bizarre de dire ça, mais que j’avais une mission sur Terre.

Déjà en stage, je n’arrivais pas forcément à trouver ma place dans l’entreprise et je savais pertinemment que je n’allais pas m’épanouir en entreprise. Et j’avais aussi à cette époque déjà l’envie d’être libre et d’être ma propre chef en vrai. Quand on dit qu’on va entreprendre, c’est quand même réservé à « l’élite », à ceux qui ont les moyens. Je n’en parlais pas beaucoup déjà à ma famille en Algérie, et ma famille en France n’a pas forcément compris car pour eux, j’avais fait Sciences Po’, donc il fallait que je fasse un grand travail : avocate ou entrer dans un ministère, alors que eux, ils ont « galéré » pour que nous, on puisse être sécures. Et là c’était : « Attends, je comprends pas,tu avais un beau parcours et là, tu veux l’arrêter pour entreprendre, qui plus est dans la cuisine, qui plus est pour accompagner des gens... » C’est plutôt : « Accompagne-toi toi déjà, grandis et on verra ce que tu veux faire avec les autres. »

Aujourd’hui, 90 % des chefs sont des hommes. Pourtant, quand on leur parle, c’est leur mère, grand-mère ou tante qui les ont inspirés. Donc on a voulu enfin féminiser ce secteur. Quand on rencontre une mama, elle a du mal à dire que c’est une cheffe. Le but c’est vraiment d’inspirer, de faire découvrir des role models qu’on ne voit pas forcément, puisque les mamas, et c’est aussi pour ça qu’on a monté Meet My Mama, on ne les voyait pas.

On aime parler de soft power, c’est ce que l’on fait quand les mamas vont en entreprise et racontent leur histoire. Je ne suis pas du tout dans la victimisation, le misérabilisme, ce n’est pas du tout quelque chose que j’aime personnellement. Donc vraiment, c’est à l’encontre de ça, mais c’est plutôt donner les outils et un peu utiliser ce soft power grâce à la cuisine, au discours des mamas, à nos parcours aussi individuels, qu’on arrive à faire changer les préjugés et les mentalités.

J’aime quand il y a des difficultés, car ça me motive : il y a un problème ? Solution. Je ne vais pas rester 15 ans sur un problème et j’essaie de m’auto-motiver au quotidien et essayer de motiver un peu tout le monde et peut-être que je suis optimiste. Pour certains, ça peut être un peu, pas dérangeant mais, ils ne vont pas forcément comprendre parce que, même quand il y a de gros soucis, dans le pro, je ne stresse pas du tout. Quand on entreprend, on sait que ce sont les difficultés qui vont nous pousser et l’une d’entre elles, ça a été le Covid. On ne sait pas si on va pouvoir payer les salaires, si la boîte va tenir, donc c’était un peu triste. Notre mission était toujours là, notre vision était toujours là, les équipes étaient là, les mamas aussi, il fallait y aller et ne pas lâcher, et de toute façon, on n’avait pas le droit d’arrêter. Quand tu sais que tu ne peux pas arrêter, tu dois trouver des solutions, apprendre de nouvelles façons de manager à distance, former les mamas à distance essayer de trouver les meilleures solutions pour que ça marche.

Quand j’étais au collège, au lycée, pour moi la vision du succès, c’était de bosser dans de grandes tours, comme dans les séries américaines, pour moi c’était ça, la réussite. Et à Paris, c’était travailler à La Défense. Et finalement, je me suis rendu compte que le succès, ce n’est pas être dans une grande boîte, mais plutôt avoir un travail qui est en accord avec nos valeurs. Quand on voit quelqu’un qui a réussi, ça doit nous motiver, on ne doit pas se dire : elle a réussi, moi pas. Au contraire, il faut se dire : si elle a réussi, moi aussi je peux. C’est ultra inspirant, je vais lui demander des conseils.

C’est facile de lâcher quand ça ne va pas ou quand il y a un problème mais, après, on peut vite redevenir motivé en voyant que ça marche pour les autres. Voir ce qu’on a accompli en 5 ans, c’est évidemment une vraie source de motivation et, finalement, aujourd’hui, on a pu permettre à 30 femmes de vivre de leur passion. On a pu les emmener dans des lieux et événements inaccessibles pour elles avant : château de Versailles, musée du Louvre ou encore des événements pour des présidents. Recruter des gens aussi : il y a 5 ans, on était 3, là on est une vingtaine. C’est un truc incroyable qui fait qu’on est hyper fières du parcours qu’on a accompli.