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Comment développer son réseau pro quand on n’aime pas ça ?

Cultiver son réseau pro est une démarche essentielle lorsque l’on veut développer sa carrière. Mais pour beaucoup, c’est source d’inconfort, voire de poils qui se hérissent : manque de confiance, gêne ou introversion… les raisons sont nombreuses. Alors comment networker malgré tout, et surtout comment ne plus voir cette tâche comme un fardeau ? Je m’appelle Laure Hélary, je suis CMO chez JobTeaser, et je vous donne dans cet article mes meilleurs conseils.

23 juin 2025 · Temps de lecture : 1 min

Comment se lancer
Natacha Picajkic

Pour entrer sur le marché du travail et y réussir professionnellement, s’appuyer sur un réseau est essentiel. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont 80% des 16 000 utilisateurs de LinkedIn interrogés sur le sujet. Mais, dans le même temps, près de 40% admettent qu’ils ont du mal à le faire.  

Vous ne savez pas qui contacter et comment ? Vous avez l’impression que personne ne perdra quelques minutes d’un temps précieux pour échanger avec vous ou vous conseiller ? Vous pensez qu’à côté de vos potes stylés  en toute occasion, vous n’êtes pas à la hauteur ? Et vous vous dites que franchement networker c’est l’enfer ? 

Arrêtez de bader et prenez 5 minutes pour lire mes quelques conseils puisés dans mon vécu. 

Non : networking et veille, c’est pas pareil

Avant toute chose, un petit point définition s’impose. Parce que réseauter ce n’est pas suivre ou demander en contact 50 profils LinkedIn supplémentaires par jour. Avoir plus 500 relations sur un réseau pro, c’est bien pour faire de la veille sur ce qui se passe dans son secteur d’activités ou suivre certaines actus, d’accord. Mais si vous n’entrez pas en contact avec eux, alors vous ne faites pas de networking. 

Travailler son réseau suppose la rencontre et l’échange, a minima par téléphone ou en visio, et si possible, au moins de temps en temps, en personne. Il y a plein de manière de réseauter : en one to one, lors d’un déjeuner, autour d’un café ou autour d’un apéro, à l’occasion d’un salon dédié à votre secteur d’activité, d’un webinaire ou d’une masterclass, ou encore en rejoignant un réseau Alumni, une asso de jeunes entrepreneurs, un club spécifique à un métier… On vous confie un petit secret : les pros adorent parler d’eux, et ils accepteront de vous parler presque à tous les coups. Vous pouvez aussi solliciter amis et proches qui sont une ressource pour trouver un job, obtenir des conseils ou acquérir de nouvelles compétences. 

To do, bons profils, timing et réciprocit�� : 4 conseils pour vous réconcilier avec le réseautage

Voilà pour la base. Mais pour vous donner la motiv et construire un réseau au service de votre carrière, et vraiment frais aussi, voici quatre astuces qui marchent (je suis une introvertie, je sais de quoi je parle !) :

1- Faites un plan d’actions : vous devez partir avec l’idée que réseauter a une vraie valeur ajoutée et la planifier comme n’importe quelle tâche à faire dans votre journée de jeune actif. Pour réussir, les profils un peu introvertis ou peu confiants peuvent miser sur un bon plan d’actions. Ne faites pas trop confiance à votre feeling, misez sur le mode « projet » et faites des « to do ». Sur un bon vieux fichier Excel, ou sur votre appli de gestion de tâche de type Trello ou ClickUp, listez d’abord vos besoins (connaître la culture de telle entreprise, améliorer sa prise de parole en public, se familiariser avec le code, trouver un premier job, avoir des mentors, créer son entreprise, trouver des financements…). Puis priorisez-les. Ensuite, listez tous les leviers que vous pouvez activer pour répondre à chacun de ces besoins : un ancien collègue stagiaire qui vient d’obtenir un poste dans l’entreprise de vos rêves, un réseau d’ancien élèves qui organise un afterwork en présence des développeurs d’appli les plus en vues du marché, un cercle dédié aux femmes et à leur empowerment, un réseau de jeunes entrepreneurs, l’appli Shapr dédiée au networking des startupers qui veulent scaler…Et une fois remplis les cases besoins et profils/évènements, vous vous fixez des jalons : votre attente principale lorsque vous échangerez avec telle personne ou assisterez à tel évènement, le nombre de personnes ou cercles à contacter chaque jour, etc.

Se poser des jalons, surtout quand on n’aime pas réseauter, c’est la clé : une fois une case cochée, cela nous motive pour poursuivre. Il est important de décomposer l’effort, c’est ce qui génère le sentiment de progression.

2- Travaillez la qualité plutôt que la quantité : pour que le réseautage ait un impact positif, il suffit d’avoir la bonne personne au bon moment avec le bon niveau de soutien. Non seulement, rien ne sert de créer un réseau de milliers de personnes, mais en plus qui dit profil de qualité ne dit pas qu’on doive forcément entrer en relation avec les boss. 

Pour un étudiant en recherche de stage par exemple, aller demander des conseils à un autre stagiaire qui est en poste dans une entreprise peut être très porteur. Cela peut permettre de comprendre la culture de l’entreprise, de comprendre en quoi consistent les missions et potentiellement de faire passer un message au recruteur. 

Et quoiqu’il arrive, surtout, ne forcez pas la relation. Le feeling est déterminant pour cultiver un réseau sans stress et plein d’opportunités. 

3- Construire un réseau ça se fait sur la durée. Se tourner vers des pro avec qui vous avez un bon fit est d’autant plus important que le networking se fait dans le temps. Parce que les relations d’un jour ne sont pas utiles dès le lendemain en général. Chez JobTeaser par exemple, j’ai recruté à un poste de « Head of » la toute première stagiaire que j’ai eue lorsque j’occupais un poste de junior dans une autre entreprise. On s’est bien entendu. On a gardé le contact. On s’est vu tous les ans ou plus pour prendre un verre. J’ai suivi son parcours et quand l’occasion s’est présentée, j’ai pensé à elle. 

Pour maintenir des relations dans le temps, rien ne sert d’échanger toutes les semaines, mais vous pouvez mettre en place quelques rituels. Enregistrer les anniversaires de personnes avec qui vous avez étudié ou travaillé dans votre répertoire perso par exemple, et profiter de l’évènement pour leur envoyer un message du genre : «  « Joyeux anniversaire, j’espère que tu vas bien. Si à l’occas tu veux prendre un café, ce serait avec plaisir ! ». Vous pouvez aussi féliciter l’une de vos relations lorsque vous apprenez sur LinkedIn qu’elle vient d’avoir une promotion…

4 - Vous avez aussi quelque chose à apporter ! Avis à tous ceux qui ne se font pas confiance ou ont peur de gêner, n’oubliez pas que le réseautage c’est aussi prendre le temps de répondre et d’échanger quand on vous sollicite. Car oui, vous avez déjà ou aurez quelque chose à apporter. Bref, le networking, comme The Crew, Killing Floor ou Left 4 Dead, est un jeu qui ne fonctionne qu’en coopération. 

Contacter en masse, arriver sans prépa… : les gros don’t !

Pour finir, à l’attention de tous les réseauteurs, à l’aise ou non : il y a deux pièges à éviter. La prise de contact avec un message non personnalisé auprès d’une masse non ciblée d’abord. Tout ce qui est en masse, ça se voit, ça se sent et ça ne porte jamais ses fruits. Et surtout préparez-vous un minimum. Vous allez solliciter une personne et lui prendre un peu de son temps : il faut donc que la demande soit claire et concise, et que vous sachiez de quoi vous allez parler et ce que vous allez demander. 

Sur ce, vous pouvez vous lancer. N’ayez pas l’impression d’entrer dans une démarche intéressée. Il s’agit bien de créer des opportunités, et non pas “d’utiliser” des gens. Le donnant-donnant c’est la base du networking. Chacun y trouve son compte, et parfois même, son plaisir ! Après tout, vous n’êtes pas à l’abri de tomber sur quelqu’un de très drôle ou de profondément sympathique. Allez, time to slide into DM maintenant.



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