Play the video
Catégorie : Se développer

Comment apprendre plus efficacement ?

On a bien compris qu'on allait surtout devoir apprendre à apprendre. Mais comment faire pour être plus efficace et vraiment intégrer de nouvelles compétences ? Il faut apprendre à mieux connaître son cerveau.

2 mars 2022 · Temps de lecture : 1 min

« Muscler son cerveau »

Dans un monde où on ne sait pas encore quelles seront les compétences clés de demain, ni quels métiers elles nous serviront à exercer, on rêverait de pouvoir apprendre un claquement de doigts. Dommage, c’est pas possible - en tout cas, pas encore. En revanche, on peut quand même entraîner notre cerveau sans attendre que la technologie nous permette d’apprendre sans rien faire. Mais il va falloir faire quelques efforts comme à la salle de muscu.

Quand on parle de « muscler » son cerveau, il faut l’entendre métaphoriquement. Car le cerveau n’est pas un muscle. En revanche, c’est un organe qui a une certaine plasticité. C’est-à-dire qu’il est capable d’apprendre de nouvelles compétences - hard ou soft - en créant de nouvelles connexions neuronnales. Donc, pas d’excuse.

Les fausses bonnes idées

Pour réellement apprendre de nouvelles compétences, il faut former correctement son cerveau. Généralement, le cerveau devient performant pour la tâche à laquelle on l’a entraîné. C’est comme ça que des champions de la mémoire peuvent retenir de façon temporaire des listes de 500 numéros de téléphones pour les réciter quasi immédiatement mais qu’ils peuvent aussi oublier la date d’anniversaire de leur meilleur pote. Dans cet exemple, le premier exercice ne requiert que de la mémoire de travail alors que retenir une date d’anniversaire fait appel aussi bien à la mémoire de travail pour se la mettre en tête qu’à la mémoire sémantique pour s’en souvenir à long terme.    

Dans le même esprit, habituer notre cerveau à cliquer le plus rapidement possible sur des formes de couleurs ou à épeler des mots ne nous rend pas meilleur à faire des opérations arithmétiques ou des mots croisés. S'entraîner de façon répétitive à faire une tâche en particulier ne nous permet pas donc pas d’améliorer de façon générale nos capacités mnésiques de façons générales, ni nos capacités intellectuelles, ni notre QI. Les jeux de mémoire que l’on trouve dans le commerce vont seulement vous divertir - et c’est déjà pas mal - mais pas augmenter vos capacités cognitives. Pour ça, il faut de la complexité.

Les tâches complexes

Pour améliorer durablement son cerveau et apprendre des compétences transférables à des activités du quotidien, on a besoin d’activités cérébrales complexes. C’est-à-dire qui mobilisent de multiples processus cognitifs. C’est par exemple le cas dans l’apprentissage d’une nouvelle langue.

Que vous appreniez l’espagnol ou le mandarin, vous faites appel à de nombreuses compétences :

  • Vos capacités inhibitrices pour mettre en sourdine votre langue maternelle lorsque vous parlez la nouvelle langue.
  • Votre mémoire sémantique à long terme ;
  • Du raisonnement inférentiel et analogique - c’est à dire, la capacité à résoudre un problème jamais posé par déduction ou en utilisant des solutions apportées à un problèmes similaires ;
  • Des capacités verbales
  • Des capacités d’écoutes actives 
  • et même des capacités sociales dans les contextes où l’on pratique la nouvelle langue 

Il a d’ailleurs été montré que les personnes qui parlent plusieurs langues résistent mieux à la maladie d’Alzheimer. Pour garder son cerveau en bonne santé, il faut donc de la complexité Plus l’activité est difficile intellectuellement parlant, plus elle est bénéfique pour vos neurones à long terme. Et donc, plus on apprend efficacement.