Catégorie : Inclusion & égalité

Hommes et femmes : égaux face au syndrome de l’imposteur ?

Dans le monde du travail, l'égalité entre hommes et femmes n'est pas encore là. Est-ce pareil pour le syndrome de l'imposteur, ce mal qui peut affecter notre vie professionnelle ?

23 juin 2025 · Temps de lecture : 1 min

Femmes qui se cache les yeux derrière ses mains
Michelle Leman via Pexels

Ces dernières années, c’est un mot qui revient de plus en plus et s’est imposé dans notre vocabulaire - un peu comme PCR, « être covidé » et FFP2. On entend parler du syndrome de l’imposteur à toutes les sauces. Et le télétravail imposé par la crise sanitaire aurait même accentué ce sentiment d’imposture chez certains salariés. Mais tout le monde est-il logé à la même enseigne en ce qui concerne ce mal ?

Un syndrome de femmes ?

Le syndrome de l’imposteur ne semble pas être réservé à un genre. Hommes comme femmes peuvent en souffrir, et c’est logique puisque d’après une étude publiée dans le Journal of Behavorial Science, 70% de la population en souffrirait à un moment ou un autre de sa vie. En revanche, il est admis par de nombreux psychologues et spécialistes du sujet que ce syndrome touche plus facilement certains groupes de la population, comme les femmes ou des minorités. 

Les chiffres solides sur le sujet manquent mais des études plus restreintes indiquent une plus forte prévalence chez les femmes. Ainsi, une étude sur les salariés et salariées de la Tech a montré que 50% des femmes ressentaient fréquemment un sentiment d’imposture contre 39% de leurs homologues masculins. D’autre part, lors des Assises de la parité 2021 de KPMG, les chiffres de 75% pour femmes contre 50% des hommes étaient présentés. Des différences qui seraient dues à des stéréotypes de genre tenaces.

Des stéréotypes de genre acquis dès l’enfance

Que ce soit en matière de salaires ou d’accès à des opportunités, au travail, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Et ça commence bien avant de mettre un premier pied dans l’open space. D’après une étude américaine publiée dans le journal Science, dès l’âge de 6 ans, les filles ont moins confiance en leur capacité que les garçons. Un stéréotype de genre qui les pousse à refuser plus souvent de participer à « des activités qui nécessitent d’être intelligent ». 

Un syndrome, différentes réactions

Comme nous le rappelait Stacy Callahan, spécialiste du sujet, le syndrome de l’imposteur peut s’exprimer différemment selon les personnes. Ainsi, plus que la prévalence du sentiment d’imposture chez les femmes, ce seraient surtout leur façon de réagir qui les distinguerait des hommes.

Sur France Inter, la psychologue Anne Montarlot constate que les hommes touchés par un sentiment d’imposture vont avoir tendance à agir tandis que les femmes vont s’inhiber. D’autre part, en cas d’échec, les femmes vont avoir tendance à se culpabiliser tandis que les hommes vont considérer que c’est à cause d’éléments qui leur sont extérieurs. Résultat : le syndrome de l’imposteur va avoir un impact tout à fait différent. Mais heureusement, le premier pas pour lutter contre, c’est d’en avoir conscience.