Le Franglais en entreprise devient-il too much ?
To-do list, scalabilité et confcalls dont on ne peut plus se passer.
7 juin 2022 · Temps de lecture : 1 min

Alors que l’Académie Française alerte sur l’utilisation intempestive du franglais en entreprise, le monde des startups, et plus largement de l’entreprise, continue d’ajouter à son vocabulaire de nouveaux mots tels que soft skills ou crowdsourcing. Phénomène de mode ou évolution de nos modes de communications, on vous partage quelques informations.
90 % des Français parlent le Franglais
Parlez-vous le Franglais ? Cette façon de parler qui mélange le Français à l’Anglais au sein d’une même phrase. Mis en lumière par l’écrivain René Etiemble dans les années 1960 avec son ouvrage Parlez-vous Franglais, cette langue hybride se caractérise par l’utilisation de mots anglais dans le langage courant (comme coworking ou bien to-do list) mais aussi par l’usage de tournures de phrases calquées sur l’anglais (comme forwarder ou benchmarker). Selon un sondage Le Parisien, près de 90% des français utilisent le Franglais. Un pratique désormais rentrée dans les mœurs, qui s’invite aussi bien dans la sphère privée que professionnelle.
Le Franglais, un must en entreprise
Omniprésent dans l’univers de la tech et du digital, le Franglais domine le lexique de ces industries. CEO, deadline, staffer sont quelques exemples du vocabulaire si spécifique des start-ups qui emprunte beaucoup à l’anglais. Une pratique quasiment généralisée mais aussi de plus en plus critiquée si bien qu’elle inspire certains humoristes. Pourquoi une telle adhésion pour la langue de Shakespeare ? Une des raisons serait l’influence mondiale de la Silicon Valley, le berceau américain des nouvelles technologies. « En interne, les entrepreneurs possèdent un langage propre. C’est normal, les stéréotypes sont nécessaires dans une communauté pour relier les équipes et les faire se reconnaître. » explique Jeanne Bordeau dans Le Nouvel Obs, fondatrice d’un Institut de la qualité de l’expression.
L’inquiétude de l’Académie Française
Mais le Franglais en entreprise ne fait pas totalement l’unanimité. Plusieurs institutions nationales alertent. En 2015, le Conseil Supérieur de l 'Audiovisuel (CSA) diffusait à la télévision une campagne pour dénoncer les anglicismes. Une inquiétude également partagée par les spécialistes de la langue française. En 2022, l’Académie Française publiait un rapport la communication institutionnelle en langue française. Un document d’une trentaine de pages qui recense plusieurs exemples d' anglicismes parmi les campagnes de publicité d’ entreprises publiques. Les membres de l'institution pointent “ pour la population française et francophone le risque d’une double fracture linguistique : sociale d’une part, le fossé se creusant entre les To-do list, scalabilité et confcalls dont on ne peut plus se passerpublics, suivant qu’ils sont imprégnés ou non des nouveaux codes de langage, et générationnelle d’autre part, les plus jeunes étant particulièrement perméables aux usages numériques et mieux à même de les assimiler, mais d’autant plus exposés au risque d’être cantonnés à un vocabulaire limité et approximatif et de n’avoir qu’une faible maîtrise de la langue ”. L’ Académie Française tire la sonnette et rappelle que la langue française est riche de mots équivalents en Français. A vos dictionnaires !
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