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Bore-out, brown-out, burn-out : le petit lexique de la santé mentale au travail

Malheureusement, au rayon santé mentale au travail, il n'y a pas que le burnout.

4 février 2022 · Temps de lecture : 1 min

Un homme épuisé avachi devant son ordinateur portable
Nataliya Vaitkevich via Pexels

Ces dernières années, le tabou de la santé mentale en général, et au travail en particulier, commence à se fissurer. Et à mesure qu’on commence à y regarder de plus près, on découvre de nouvelles formes d’épuisement professionnel et de nouveaux concepts pour parler du mal-être au travail. On fait le point sur les phénomènes en “out”.

Le burn-out, celui que tout le monde connaît mais qu’on ne reconnaît pas toujours

C’est probablement le syndrome le plus connu en matière de santé mentale au travail. On en parle beaucoup depuis plusieurs années mais le burn-out n’est pas nouveau. On commence à s’y intéresser dès la  fin des années 1960 et il commence à être étudié - et donc décrit - notamment par le psychanalyste new-yorkais Freudenberger. Il faudra attendre 1974 pour qu’il publie son premier article sur le sujet et donne officiellement un nom à ce syndrome d’épuisement. 

Concrètement le burn-out est un état d’épuisement dû à une situation de travail intense : du surmenage professionnel. Résultat : stress, nervosité, anxiété, perte de l’estime de soi , irritabilité et même symptômes dépressifs.

Les symptômes les plus courants

  • un sentiment de manque d'énergie ou d'épuisement ;
  • un retrait vis-à-vis du travail ou des sentiments de négativisme ou de cynisme liés au travail ;
  • une perte d'efficacité professionnelle.

Pour l’OMS, il faut que ces trois symptômes soient présents pendant une période prolongée pour pouvoir parler de burn-out. En France, le burn-out peut dans certains cas être reconnu comme maladie d’origine professionnelle.

Le bore-out, l’ennui qui consume à petit feu

C’est un peu le double - tout aussi maléfique - du burn out. Sauf que dans le cas du bore-out, ce n’est pas une surcharge de travail qui est en cause mais une sous-charge. Et les conséquences sur la santé mentale peuvent être les mêmes que dans le cas d’un burn-out : stress, fatigue chronique, anxiété, troubles du sommeil. De plus, en 2010, une étude britannique, sobrement intitulée « Bored to death », indiquait que les risques cardiovasculaires étaient 2,5 fois plus élevés chez les personnes en bore-out.

Le bore out est l’exact inverse du burn out. Le bore out est un état d’ennui total dû à une sous-charge de travail. Cette absence d’occupation produit des effets comparables à l’épuisement professionnel : stress, troubles psychologiques, etc.

Les symptômes les plus courants

  • ennui quotidien au travail
  • travailler plus lentement
  • troubles du sommeil
  • fatigue intense

Depuis juin 2020, en France, un employeur qui laisse son salarié dans une situation de bore-out peut être condamné pour harcèlement moral.

Le brown-out, l’entre-deux

Le brown out fait aussi partie de la famille des situations d’épuisement professionnel. C’est un concept que l’on doit au célèbre anthropologue David Graeber, qui nous a aussi donné les « bullshit jobs ».

À la différence des deux autres, le brown-out n’est pas lié à la charge de travail mais plutôt à sa qualité. Il s’agit d’une baisse de régime qui prend racine dans la perte de sens au travail. La personne victime de brown out ne trouve plus de motivation pour effectuer ses tâches et se désintéresse totalement de l’activité de l’entreprise. 

Comme ses cousins le burn-out et le bore-out, le brown-out a un vrai impact sur la santé mentale des salariés. Il peut entraîner une perte de l’estime de soi, de l’anxiété, des troubles du sommeil et conduire à la dépression.