La semaine de 4 jours, rééquilibrer la vie pro et perso
La flexibilité au travail est un critère de plus en plus recherché sur le marché de l’emploi. Certaines entreprises ont même fait le choix de la semaine de 4 jours comme l’agence .YZ.. Rencontre avec Julien Le Corre, un des cofondateurs, pour parler de cette expérience, des contraintes, du processus.
4 juillet 2022 · Temps de lecture : 1 min
En France, le rythme de travail est basé sur la traditionnelle semaine de 35 heures répartie sur 5 jours. Mais la pandémie, le télétravail et certains enjeux de société ont bousculé certaines de nos pratiques. Selon une étude "People at Work 2022" menée par ADP, une majorité de salariés Français seraient désormais prêts à travailler quatre jours par semaine.
Mieux équilibrer sa vie professionnelle et personnelle
Travailler moins sans perdre d’argent, c’est la promesse de la semaine de 4 jours. Ce rythme de travail se définit par opposition à celui de 5 jours. Le principe est simple : les employés travaillent 4 jours par semaine avec la même charge de travail, même salaire et les mêmes avantages. Cette journée non travaillée peut être commune à tous les employés ou flexible. « L’idée derrière la semaine de 4 jours, c’est de rééquilibrer la balance entre vie personnelle et professionnelle » explique Julien Le Corre, cofondateur de l’agence .YZ.
Un intérêt partagé entre dirigeants et salariés
Et cette idée de temps de travail réduit, séduit de plus en plus. 76 % des travailleurs aimeraient avoir plus de flexibilité pour les horaires de travail selon une récente étude “ People at Work 2022 “ menée par ADP. Alors que les employés plébiscitent cette initiative, les dirigeants d’entreprises, eux, ne sont pas encore aussi enthousiastes : « il n’y a pas eu de réticence au niveau des employés, plutôt au niveau des dirigeants, de mes associés, il y avait des hésitations » raconte Julien Le Corre.
Moins de temps mais plus d’efficacité
Mais cette réduction de temps de travail n’est pas synonyme de moins de travail mais de plus de productivité. « La réalité, c’est que nos journées sont entrecoupées de plein de sollicitations, c'est des plages de micro-travail pas forcément efficaces, récupérer deux heures lundi, mardi, mercredi, jeudi, pour les mettre bout à bout et récupérer un vendredi, ça reste atteignable » explique Julien Le Corre. A la clé de la semaine réduite, c’est une productivité décuplée. Au Japon, les employés de Microsoft ont augmenté leur productivité de 40% durant le mois de test de la semaine de 4 jours. Une performance que l’on retrouve souvent chez les entreprises ayant mis en place ce système de temps de travail condensé. Le cofondateur de l’agence .YZ. nous raconte : « On n’a pas perdu en productivité, on n’a pas perdu de clients, on n’a pas planté de projet. On ne s’est pas retrouvés à charrêter quatre soirs par semaine, à finir à 23h tous les soirs, on a réussi à condenser les choses. C’est la preuve que ça marche ».
Comment faciliter la mise en place de la semaine de 4 jours ?
La mise en place d’une semaine de 4 jours ne se fait pas du jour au lendemain. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte avant de commencer. La taille de l’entreprise, l’enthousiasme des collaborateurs sur le projet, la coordination des projets etc. Julien Le Corre partage quatre conseils pour une transition sereine :
- Limiter dans le temps. « Il faut aborder cela comme une expérience. Ça fait redescendre la pression. Il n’y a pas de stress, on expérimente un ou deux mois, ça ne plantera pas la boîte »
- Mesurer. « Il faut réussir à mesurer un certain nombre de paramètres : productivité, satisfaction des collaborateurs, satisfaction clients »
- Se concentrer sur l’organisation. « C’est évident mais si on veut gagner 2 heures par jour travaillé, il faut mieux s’organiser »
- Se concerter avec toutes les parties prenantes. « Notamment les clients, de les associer dès le départ. Encore une fois, si on arrive à les embarquer dans l’expérience, on a pour moi toutes les conditions pour que l’expérience soit réussie »
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