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Réforme du lycée professionnel : les mesures à retenir

  • lundi 15 mai 2023
  • Edmée Citroën

Rémunération de stage, généralisation des heures de soutien en petit groupe ou encore refonte des secteurs, découvrez dans cet article les principales mesures de la réforme du lycée professionnel.

Décrochage scolaire et mauvaise insertion professionnelle

En déplacement au lycée technologique et professionnel Bernard-Palissy à Saintes, Emmanuel Macron a présenté la semaine dernière la réforme du lycée professionnel, promesse de campagne. Le président a annoncé plusieurs réformes visant notamment à lutter contre le décrochage scolaire et à améliorer l’insertion professionnelle.

Souvent choisie par défaut, la voie professionnelle accueille aujourd’hui un tiers des lycéens, souvent les plus fragiles tant sur le plan social que scolaire.

En matière d’insertion, la voie professionnelle affiche de mauvais résultats. Seulement la moitié des bacheliers professionnels ont un emploi un an après l’obtention du diplôme.

Autre chantier, celui du décrochage scolaire. Parmi les 620 000 élèves que compte la voie professionnelle, un tiers d’entre eux arrête avant la fin du cursus.

Voici les principales mesures à retenir pour répondre aux enjeux d'amélioration de la voie professionnelle :

Une enveloppe d'un milliard d'euros par an

Pour cette réforme, un milliard d'euros par an supplémentaire est mis sur la table. "On va mettre un milliard d'euros par an en plus sur le lycée professionnel (...). On doit aller vers 100% d'insertion professionnelle", a déclaré le chef de l'État, lors de son déplacement. Investir dans ces établissements, ce n'est "pas simplement une réforme", mais "une cause nationale", a-t-il ajouté.

Les lycéens désormais rémunérés durant leur stage

Dès la rentrée prochaine, les élèves de lycée professionnel vont toucher un peu d'argent pendant leur période en entreprise. Aujourd'hui il n'y a aucune indemnité. Emmanuel Macron l'a détaillée : elle sera à hauteur de 50 euros par semaine en classe de seconde, 75 euros en première et 100 euros en terminale.

Prise en charge par l'État, cette indemnité "est à la fois une mesure de justice et de mérite", a dit le président. "C'est reconnaître que c'est un travail qui est demandé aux élèves".

Dans un communiqué, SUD éducation a regretté le choix du président "de sous-payer les élèves en stage avec des indemnités allant de 1,4 euro de l'heure pour les élèves de seconde professionnelle à 2,8 euros de l'heure en terminale".

Plus de stages en terminale

Pour l'année de terminale, qui nécessite davantage de "souplesse", selon le président, "la durée des stages sera augmentée de 50%" pour ceux qui souhaitent aller directement dans l'emploi. Elle ne change pas en revanche pour les années de seconde et première.

Les syndicats y voient une solution "facile" pour proposer de la "main-d'œuvre pas chère pour des emplois désertés par les actifs plus qualifiés".

Les élèves de terminale souhaitant se tourner vers la poursuite d'études "auront eux 4 semaines de cours intensifs", a précisé Bruno Clément-Ziza, directeur de cabinet de la ministre chargée de l'Enseignement et de la formation professionnels, lors d'un briefing avec la presse.

Refonte de l'offre de formations

Le président a évoqué la fermeture de certaines filières de lycées professionnels, sans débouché sur le marché du travail, "parce que l'économie et les besoins bougent". "On doit adapter beaucoup plus, dès la rentrée prochaine, la carte des formations en fonction des besoins", a-t-il ajouté.

L'idée est de créer de nouvelles filières, dans des secteurs porteurs, comme le numérique ou l'écologie. Dès la rentrée 2023, 2.600 places seront fermées et 3.000 places seront ouvertes.

"Le souhait, c'est de pouvoir accélérer ce cycle de fermeture et d'ouverture de formations (...) qui se feront jusqu'à la rentrée 2026", a souligné Bruno Clément-Ziza.

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Lien renforcé avec le monde de l'entreprise

Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'"un bureau des entreprises dans chaque lycée professionnel" pour garantir un meilleur accompagnement des élèves, et la venue dans ces établissements de "professeurs associés" issus du monde de l'entreprise.

"Les formations en lycée professionnel doivent être le reflet de la réalité du monde professionnel d'aujourd'hui. On doit continuer de créer plus de liens entre le monde éducatif et le monde de l'entreprise, en assumant que le lycée professionnel est une troisième voie", a-t-il dit.

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Une réforme “sans dimension sociale” ?

Les lycées pros comptent seulement 3 % d’enfants de cadres contre 26 % en voie générale et technologique. 57 % des élèves y « ont une origine sociale défavorisée » contre 29,9 % dans les formations générales et technologiques, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale publiés en 2021. Enfin, une fois majeur.e.s, 40 % des élèves en situation de handicap sont scolarisés dans la voie professionnelle, contre 6 % en voie générale et technologique. 

Dans le Journal du Dimanche, Dylan Ayissi, président du collectif Une Voie pour tous regrette l’absence de « dimension sociale » dans la réforme du lycée professionnel.

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