Les soft skills, c’est quoi en fait ?
Dans ce troisième épisode de Crack Your Career, Jazzy Jordz nous parle d’un sujet chaud : les soft skills. Et il faut vraiment qu’on en parle, parce que la définition des soft skills n’a rien d’évident.
16 février 2022 · Temps de lecture : 1 min
Soft skills, compétences comportementales, savoir-être, compétences non-techniques… peu importe le nom qu’on leur donne, impossible d’échapper à ces fameuses compétences. Dans les offres d’emploi, ces soft skills sont devenues monnaie courante voire obligatoire. Du coup, c’est aussi le cas sur les CV et dans les lettres de motivation. Mais ce n’est pas parce qu’on en entend tout le temps parler qu’on sait vraiment ce que sont les soft skills.
Une brève histoire des soft skills
Il y a encore une cinquantaine d’années, quasiment personne ne se préoccupait de valoriser ses soft skills ou de travailler ses savoir-être. Depuis la révolution industrielle, pour trouver un job ce sont les compétences techniques qui importent. On demande aux ouvriers de maîtriser des savoir-faire et l’utilisation d’outils. On demande aux cadres de gérer et administrer leur production. Chacun ses skills. Mais dans les années 70, ça commence à bouger.
Si aujourd’hui, on parle de soft skills dans un post Linkedin sur deux, c’est grâce à… l’armée américaine. Et plus particulièrement à un officier du nom de Paul Whitmore. Dès 1968 - en plein guerre du Vietnam - il s’interroge sur la formation des militaires. Le constat : l’armée américaine forme super bien ses militaires à l’utilisation des machines mais ça ne rend pas ses bataillons plus performants. En revanche, Whitmore et ses collègues remarquent que ce qui fait la différence - et donc la victoire - réside dans la façon dont est mené le groupe. Et ça, on ne l’apprend pas à l’école de l’armée américaine.
En 1972, lors d’un congrès du commandement des forces armées, Whitmore utilise formellement le terme « soft skills ». Il cherche alors à souligner la différence entre la lecture d’un plan géographique sur papier et sur machine. Lui et son équipe distinguent le fait de travailler sur quelque chose de « physiquement dur » comme une machine et quelque chose de « doux » au toucher - voire intangible. D’où les hard et soft skills. Même si le terme ne plaît pas à tout le monde.
Soft skills vs hard skills : la guerre des skills n’aura pas lieu
La distinction entre savoir-faire et savoir-être existe depuis les années 70 mais c’est surtout la révolution numérique qui a tout changé. Avec la digitalisation a émergé la nécessité de développer des compétences liées à la capacité d’apprendre, réfléchir et interagir. Grâce à Google et à tous les tutos de YouTube, emmagasiner des connaissances n’a plus trop de sens. En revanche, la façon dont on va utiliser ces connaissances comptent plus que jamais.
Ce n’est pas parce que les savoir-être sont devenus essentiels, que les hard skills passent à la trappe. Au contraire, les savoir-faire sont toujours aussi importants - pas question de devenir ingénieur si on ne comprend rien en physique ou graphiste sans savoir utiliser Photoshop. Mais ils doivent être complétés par des soft skills.
Les soft skills et leur définition
L’importance des compétences non-techniques ne fait aucun doute. En revanche, la définition des soft skills est loin d’être une évidence. En fait, il n’existe pas de définition universelle. Il existe différents modèles qui regroupent différentes compétences de façons différentes. Pas facile donc de parler un langage commun quand on mentionne les savoir-être.
Heureusement, parmi ces modèles, certains font davantage consensus. Celui du Partnership for the 21st Century Skills - plus connu sous le nom de P21 - et celui de l’Assessment and Teaching for the 21st Century Skills - ou ATC21S. Il s’agit d’initiatives financées par des géants de la tech. Ces deux modèles listent des compétences variées mais quatre sont vraiment centrales aux deux modèles. On les appelle les quatre C :
- la Créativité (compétences cognitives)
- l’esprit Critique (compétences cognitives)
- la Coopération (compétences comportementales)
- la Communication (compétences comportementales)
Ça fait au moins quatre points sur lesquels tout le monde est d’accord. Et ça, c’est déjà pas mal.
Cet article vous a-t-il aidé ?