Erreur 404. Entretien d’embauche : faut-il stresser pour réussir ?
Vous avez enfin décroché un entretien d’embauche pour le taf qui fait faire du boom bap à votre petit cœur ? Super nouvelle. Oui, sauf qu’arrivé à l’entretien, vous êtes stressé et ça se voit. Les symptômes sont un peu les mêmes que lorsque vous apercevez votre crush (ou la nouvelle paire de Nodaleto en vitrine, chacun ses amours) : palpitations, mains moites, bouche sèche i tutti canti. Le stress, c’est une vraie plaie… mais qui ne vous condamne pas forcément à rater votre entretien. Au contraire, vous avez même moins de chances de réussir sans. Le secret est de réussir à le transformer en moteur. Alors, d’où vient le stress et comment en faire un allié ? Petit tuto.
24 avril 2023 · Temps de lecture : 1 min

Dis Jamie, le stress ça vient d’où ?
Déjà, on se détend : être stressé est parfaitement normal, c’est même naturel.
Le stress est une réaction de l’organisme et plus spécifiquement des tensions nerveuses face à une situation redoutée ou non maîtrisée. Lorsqu’un événement inhabituel survient, le cortex préfrontal qui fonctionne d’habitude en « pilote automatique » perd le fil. L’organisme se met alors en état d’alerte, ce qui entraîne la sécrétion d’hormones, adrénaline et cortisol, et se traduit par les fameuses réactions physiques comme les tremblements, la sudation ou encore l’augmentation du rythme cardiaque. Mais ces réactions ont une utilité non négligeables : l’adaptation ! Elles interviennent pour aider notre corps à agir, par la fuite ou la lutte.
L’entretien d’embauche est un bon exemple de situation inhabituelle, qui comporte un enjeu assez gros pour déclencher cette cascade de stress. L’entretien réactive facilement en nous la peur du jugement de soi, qui remonte à l’enfance et aux systèmes d’évaluation plus ou moins traumatisants.
“Il s’agirait de doser”
Pour autant, le stress n’est pas nécessairement négatif, bien au contraire. Il existe même un stress positif, dit Eustress, qui correspond à la pression créée naturellement par le corps lorsque ce dernier doit répondre à de nouveaux stimuli. Ces petits pics de stress obligent le corps et l’esprit à s’adapter, ce qui exacerbe nos compétences et nous rend plus alerte et plus capable de mobiliser nos forces. Dans le cadre d’un entretien, cette poussée d’adrénaline donne de l’énergie, booste la créativité et l'enthousiasme, et nous rend plus convaincants. Elle permet de répondre plus pertinemment à une question piège posée par le recruteur, à calculer les bonnes réponses à une vitesse décuplée… Une petite pincée de stress peut définitivement jouer en votre faveur.
Tout est une question de mesure : un niveau de stress trop haut ou absent ne permet pas de mobiliser efficacement nos ressources. Dans une société performative, nous avons appris à voir les émotions fortes comme un handicap. Il faut pourtant apprendre à voir le stress comme une ligne en plus sur son CV : c’est la preuve d’une grande adaptabilité et d’une grande intelligence émotionnelle. En bref, c’est votre meilleur allié pour vous adapter à votre interlocuteur.
Comment glow up grâce au stress
D’après une étude menée à Harvard, dès que l’on change de perception et que l’on décide de concevoir les signaux corporels de stress comme des éléments utiles nous préparant à l’action, on montre de meilleures performances au cours de tâches stressantes. Mieux encore, les personnes testées sont moins anxieuses, ressentent moins de stress psychologique et sont plus confiantes. La réponse physiologique est même assez proche d’un moment de joie et de courage.
Pour obtenir de tels résultats, il faut donc changer sa perception du stress en associant des représentations plus positives à ses manifestations physiologiques. Je transpire ? Je rougis ? Ma voix tremble ? Mon cœur s’accélère ? Alors cela signifie que mon corps m’envoie un message : je suis en train de relever un défi, et mon corps se prépare comme Jon Jones avant un combat. Un athlète ne fuit pas cet état : il l’embrasse pour mieux l’appréhender (souvent quand il est dans les vestiaires, en phase préparatoire). C’est précisément ce qui lui évitera de se liquéfier face à son adversaire ou son objectif. Moins on cherche à nier ces signes d’anxiété, mieux ils rempliront leur fonction initiale : nous aider à réussir le challenge.
L’équilibre consiste à surfer sur les effets “boost” de l'adrénaline du stress, sans se laisser submerger. Pour ce faire, se concentrer sur sa respiration peut aider à garder son calme. Le fait de s’asseoir, de bien caler ses jambes et son dos et de respirer “par le ventre” permet aussi de se détendre et de contrôler sa peur. Enfin, on ne vous cache rien en vous rappelant qu’une bonne préparation de l’entretien limite également l’appréhension.
La technologie comme parade au stress ? La fausse bonne idée
D’après une étude du cabinet Mercer, menée en 2020, plus de la moitié (55%) des managers RH aux États-Unis ont désormais recours à des algorithmes prédictifs. Les entretiens d’embauche n'échappent pas à cette nouvelle réalité sous algorithmes, comme le montre l’adoption massive de logiciels (Breezy, iMocha ou Workable) par de nombreuses entreprises. Le principe ? Le candidat répond en vidéo à des questions d’embauche devant son ordinateur et cette vidéo est ensuite transmise à l’entreprise et analysée par des algorithmes.
Vous pourriez penser qu’un entretien vidéo différé permet d’échapper à la fameuse poignée de main moite… Mais en supprimant le lien direct entre le recruteur et le candidat, ce n’est pas seulement le stress qui est diminué, mais aussi le facteur humain. Cocasse, quand on sait que 75 % des responsables RH considèrent les soft skills comme de nouvelles compétences indispensables à la performance individuelle et collective : adaptabilité, esprit d'équipe, rigueur et organisation, empathie et écoute, esprit d'entreprendre…
Or, la technologie n’est pas encore tout à fait au point pour mesurer ces fameux soft skills lors d’un entretien en visio. Et chez JobTeaser, on est convaincu qu’il vaut mieux prendre un petit coup de chaud et avoir l’opportunité de surprendre le recruteur... Alors, stressez un bon coup et lancez-vous.

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