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Aides à l’alternance : ce qui change en 2025 et pourquoi ça vous concerne

  • Tendances
  • lundi 6 octobre 2025
  • Noémie Kempf

En 2025, les aides à l’embauche d’alternants évoluent : montants réduits et nouvelles conditions d’éligibilité. Voici ce que cela signifie concrètement pour vos recrutements.

En 2025, les aides à l’embauche d’alternants évoluent : montants réduits et nouvelles conditions d’éligibilité. Voici ce que cela signifie concrètement pour vos recrutements.

Face à la hausse des coûts et à la nécessité de maîtriser les dépenses publiques, le gouvernement a réajusté les aides à l’embauche d’alternants pour 2025. L’alternance reste un levier majeur d’insertion professionnelle et de montée en compétences, mais ces changements vont peser sur les pratiques de recrutement en alternance.

En bref, ce qu’il faut retenir

  • L’aide aux contrats de professionnalisation a été supprimée en avril 2024.
  • L’aide à l’embauche d’apprentis est reconduite pour toutes les entreprises et niveaux de qualification, mais avec des montants réduits :
    • 6 000 € pour un apprenti en situation de handicap,
    • 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés,
    • 2 000 € pour les entreprises de 250 salariés et plus.
  • Dans tous les cas, l’aide est limitée à la première année du contrat.
  • De nouvelles conditions liées au niveau d’études de l’alternant s’appliquent.

En clair : les aides ne disparaissent pas, mais elles sont réduites et plus sélectives.

Un moteur de recrutement depuis ses débuts

Depuis 2018, l’alternance connaît une progression spectaculaire, dopée par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. En cinq ans, le nombre d’alternants a été multiplié par 2,7.

Cette dynamique est également visible sur JobTeaser : entre mars et juillet 2024, le nombre d’offres en apprentissage (Bac+3 à Bac+5) a bondi de +102 %, et les candidatures ont suivi la même tendance.

Une croissance largement soutenue par l’aide exceptionnelle à l’embauche, instaurée en 2020 et prolongée jusqu’en 2024. Mais en 2025, la tendance pourrait ralentir : baisse des montants, fin de certains dispositifs, et critères plus stricts.

1. Les évolutions prévues pour l’alternance en 2025

La fin de l’aide aux contrats de professionnalisation

Le premier changement concerne les contrats de professionnalisation : la prime de 6 000 € a pris fin pour tous les contrats signés à partir du 30 avril 2024.

De nouveaux montants pour l’apprentissage

Un décret du 24 février 2025 a fixé les nouvelles règles pour les contrats d’apprentissage et l’aide évolue donc en fonction de la situation de l’employeur :

  • 6 000 € maximum pour l’embauche d’apprentis en situation de handicap,
  • 5 000 € maximum pour les entreprises de moins de 250 salariés,
  • 2 000 € maximum pour les entreprises de 250 salariés et plus.

2. De nouvelles conditions d’éligibilité aux aides en 2025

Les conditions d’éligibilité aux aides à l’apprentissage en 2025 seront vérifiées par les OPCO (opérateurs de compétences) selon les critères suivants :

Pour les entreprises de moins de 250 salariés :

  • L’apprenti doit préparer un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau Bac+5 à Bac+7.
  • L’aide est octroyée uniquement pour la première année du contrat.

Pour les entreprises de 250 salariés ou plus :

  • L’alternant doit préparer un diplôme ou un titre à finalité professionnelle jusqu’au niveau Bac+7.
  • L’entreprise doit respecter au moins une des conditions suivantes :
    • Générer au moins 5 % de contrats favorisant l'insertion professionnelle ;
    • Atteindre 3 % d’alternants (apprentissage ou professionnalisation) avec une progression de 10 % par rapport à l’année précédente.

3. L’alternance en 2025 : ça vaut toujours le coup ?

Impact pour les entreprises

Sans surprise, la baisse des aides inquiète les employeurs. Pour certains, cela pourrait freiner le recrutement d’alternants et nuire à leur compétitivité.

Un sondage JobTeaser réalisé sur LinkedIn en novembre 2024 montre que :

  • 16 % des employeurs estiment que la baisse n’aura pas d’impact,
  • 29 % pensent compenser avec plus de stages,
  • 12 % privilégieraient plutôt des embauches en CDI,
  • et 43 % restent dans l’incertitude.

Conclusion : même réduite, l’alternance demeure un levier stratégique pour attirer, former et fidéliser les jeunes talents. Mais en 2025, les entreprises devront redoubler d’anticipation et ajuster leurs pratiques pour en tirer le meilleur parti.

Dans ce contexte, JobTeaser a lancé un sondage LinkedIn pour mieux comprendre comment les entreprises vont ajuster leurs recrutements d’alternants après la révision des aides :

Sondage LinkedIn

Sondage LinkedIn - JobTeaser

Impact pour les alternants

La réduction des aides à l’alternance pourrait fragiliser encore davantage les jeunes sur le marché du travail, déjà plus exposés que les profils seniors. C’est le principal reproche formulé par plusieurs syndicats face à la réforme.

Pour les entreprises, il devient donc essentiel d’adapter leur stratégie de recrutement en alternance dès 2025 :

  • Identifier les aides restantes et rester vigilant aux évolutions légales.
  • Anticiper les campagnes de recrutement, dans un contexte où la compétition entre employeurs risque de s’intensifier.
  • Réévaluer les profils recherchés et adapter les fiches de poste aux attentes de la Gen Z.

4. Vers un nouveau modèle d’alternance ?

Malgré les coupes budgétaires, le gouvernement insiste : l’alternance reste une voie d’excellence pour l’insertion des jeunes. L’objectif affiché n’est pas de freiner la dynamique, mais de concentrer les aides sur les secteurs prioritaires et les entreprises qui en ont le plus besoin.

Le Ministère du Travail veut ainsi moderniser l’apprentissage en :

  • Renforçant les partenariats entreprises – centres de formation,
  • Favorisant les recrutements dans des secteurs stratégiques comme le digital et l’écologie.

Comme l’a rappelé Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi :

« Nous poursuivons la valorisation de cette voie d’excellence qui favorise l’insertion professionnelle des jeunes. [...] Cette évolution permet de continuer à soutenir l’apprentissage, en particulier dans les entreprises de moins de 250 salariés, qui emploient aujourd’hui près de 80 % des apprentis. »

Pourquoi elle reste un atout pour les employeurs

Même avec des aides réduites, recruter en alternance reste un choix stratégique pour les entreprises :

  • Accéder à un vivier de jeunes talents motivés et formés.
  • Transformer un alternant en collaborateur CDI : selon l’APEC, 52 % des entreprises ayant recruté des alternants ces trois dernières années ont embauché au moins l’un d’eux à l’issue de son contrat.
  • Bénéficier d’un regard neuf et d’idées innovantes apportées par la Gen Z.
  • Renforcer son image employeur auprès des étudiants, des écoles et des institutions partenaires.

Autant de bonnes raisons de maintenir le cap sur l’alternance en 2025, tout en adaptant vos pratiques aux nouvelles règles.

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