Comment évaluer des candidats qui utilisent l’IA ?
- Tendances
- lundi 6 octobre 2025
- JobTeaser
L'intelligence artificielle transforme les candidatures, mais comment évaluer des candidats qui l'utilisent ? Plutôt que de la voir comme une triche, intégrez-la dans votre processus de recrutement comprendre les compétences des talents de demain.

L'intelligence artificielle transforme les candidatures, mais comment évaluer l’usage de l’IA chez les candidats pour comprendre leurs vraies compétences ? Plutôt que de la voir comme une triche, intégrez-la dans votre processus de recrutement pour mieux comprendre les compétences des talents de demain.
L’IA, une nouvelle réalité dans le recrutement
Vous relisez une quatrième fois le case study. Pas de doute : ce candidat a utilisé ChatGPT.
- Une structure trop parfaite,
- Un ton uniforme,
- Des variations de style étranges,
- Et ce fameux template entre crochets oublié…
Le rendu est correct, le candidat semblait prometteur au téléphone… mais que faire ?
La vérité, c’est qu’aujourd’hui la majorité des jeunes utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour postuler. Notre Étude sur l’Expérience Candidat 2024 révèle que 72 % l’avouent.
L’IA est devenue une nouvelle réalité du recrutement. La question n’est plus « l’utilisent-ils ? », mais « quelles compétences évaluer à l’ère de l’IA ? ».
Découvrons ensemble 3 pistes concrètes pour adapter vos recrutements.
1. Arrêter la chasse aux sorcières de l’IA
L’IA n’est pas un danger : c’est une nouvelle compétence à valoriser.
Elle a déjà transformé nos usages, de la productivité aux moteurs de recherche (New York Times). Dans le recrutement, c’est pareil.
Comme l’explique Benjamin Aubertel, CTO de JobTeaser :
« Une IA permet à un candidat de postuler à des milliers d’offres en quelques clics. La quantité des candidatures n’est donc plus un sujet — mais plutôt, leur qualité, et la capacité des recruteurs à identifier, parmi les milliers de CVs, la perle rare. »
Pour les RH, inutile de lutter contre le courant. Il faut repenser les processus de recrutement pour intégrer l’usage de l’IA, plutôt que le sanctionner.
2. Transformer l’entretien en test d’intelligence augmentée
Le vrai enjeu n’est pas de savoir si le candidat utilise l’IA, mais comment il l’utilise.
1. Équilibrer les entretiens présentiel et visio
Trouvez la complémentarité entre les formats : les entretiens physiques testent les soft skills (résolution de conflits, communication), tandis que les épreuves techniques évaluent le résultat, même si l’IA a contribué.
2. Organiser des épreuves pratiques
Des exercices en conditions réelles — code, projet, cas pratique — montrent comment un candidat collabore, seul ou avec l’IA.
Alizée Reynaud, ex-DRH de Theodo, raconte : « Nous organisons des “dojos”, des sessions de code de plusieurs heures, encadrées par des développeurs senior, pour recruter nos futurs talents. Nous évaluons ainsi leurs compétences techniques, mais aussi leur manière d’interagir avec leurs encadrants. »
3. Poser les bonnes questions
Interrogez vos candidats : Comment as-tu utilisé l’IA pour postuler ? Pour corriger ton CV ? Suivre tes candidatures ?
L’idée est de tester leur esprit critique et leur capacité à collaborer avec l’IA, pas seulement à s’en servir comme béquille.
Emilie Ornon, HR Business Partner & Lead Recruiter, partage ses conseils :
- « Comment as-tu utilisé l’IA pour ta recherche de job ? Pour corriger les fautes du CV, chercher des annonces, suivre tes candidatures ? » — vérifier qu’ils pensent out of the box.
- « Es-tu capable de vérifier que ce que l’IA produit est correct ? » — challenger leur esprit critique sur leurs productions.
Transformer le processus de recrutement est une chose ; au-delà de chercher à “débusquer” l’IA, considérez-la comme une compétence.
3. Repenser le référentiel des compétences humaines
Si l’IA automatise l’analyse et la rédaction, quelles compétences humaines restent irremplaçables ?
- Pensée critique : valider les informations, croiser les sources.
- Intelligence collective : faire émerger des idées nouvelles en équipe.
- Perception du non-verbal : décoder émotions, signaux faibles et contexte.
Autant de qualités que l’IA ne remplace pas, et qui doivent devenir centrales dans vos process, comme l’explique une étude de Lepaya.