“Quand je vois les taffs éclatés que j’ai faits dans ma vie et ce que je fais aujourd'hui, je me dis que je suis un privilégié”
Après un parcours scolaire qu’il qualifie lui-même de “catastrophique”, Mourad Winter enchaîne les petits boulots avant de découvrir le stand-up, la télévision et le cinéma pour devenir aujourd’hui un auteur à succès. Rencontre avec un écrivain générationnel, celui que l’on surnomme “le petit prince de la 𝘥𝘢𝘳𝘬𝘢" sur Instagram.
23 novembre 2022 · Temps de lecture : 1 min
Salut Mourad. Quel genre d'étudiant étais-tu en cours ?
Mourad Winter: “A l’école j’étais très mauvais, je restais au fond de la classe, le genre de gars qui est là pour faire rire les filles, pendant ce temps les filles, elles, elles ont des bonnes notes et toi tu galères. En même temps à cette époque j’avais la possibilité de sortir et de m’amuser… donc bon ça commençait à partir un peu en sucette (rires).”
Tes premières expériences professionnelles ?
M.W. : “J’ai commencé à bosser vers 18 ans, quand je suis parti en Angleterre. A 20 ans je reviens sur Paris et là je multiplie les petits boulots dans la restauration. C’est à ce moment que le stand-up est arrivé dans ma vie. A cette époque, j'avais juste mes vannes sur un carnet. J’avais pas de formation, rien.
En fait je me suis surtout formé en écrivant de manière quotidienne sur les réseaux sociaux, en y mettant mes blagues et en prenant la température directement dessus. Le stand-up, ça a duré deux ans et demi. Quand le covid est arrivé, j’ai eu un peu de temps et j’en ai profité pour écrire mon bouquin. C’était une envie de longue date."
Tu te considères comme humoriste ou auteur ?
M.W. : “Je suis auteur, je me vois comme ça. Quand je montais sur scène, je ne me voyais pas comme un stand-upeur mais plutôt comme un auteur, un romancier, voire un cinéaste, tout ce que tu veux avec un stylo.
Je vois beaucoup de gens mettre leur métier en bio sur leurs réseaux sociaux. Moi je n’arrive pas à le faire parce que je trouve que c’est hyper réducteur. Ce que nous sommes ne se résume pas à notre métier.
Tu es toi… et comment tu gagnes ta vie, ça c’est un autre sujet. Tu peux faire 1000 choses dans une vie. Du coup, je préfère me dire que je suis auteur parce que ça me permet d’aller sur plein de voies en même temps. Par exemple moi, je bosse dans le cinoche, sur de la littérature ou sur du stand-up."
Comment trouves-tu ton inspiration au quotidien ?
M.W. : “En suivant l’actu et les réseaux sociaux. Les réseaux me servent beaucoup. Ils m’ont toujours permis de travailler, c’est comme ça que je me suis construit. Mais j’ai aussi besoin de me recentrer sur moi-même, de bosser de chez moi tout seul, en slip avec mon ordi dans le noir - c’est lamentable- je le sais, mais j’ai besoin de ça.”
Un projet d'adaptation du roman à l'écran ?
M.W. : “J’ai fini l’adaptation du 1er livre. Là en ce moment on est en financement et si tout se passe bien, on tourne en avril/mai 2023.
Et puis c’est hyper dur en vrai, parce que ce n’est pas le même métier. Je trouve que sur la littérature, tu peux faire un peu ce que tu veux quand même. Tu es tellement dans le cerveau des protagonistes, que tu sais ce que tu peux raconter. L’intensité que tu vas donner sur de l’écriture, tu ne peux pas l’avoir aussi facilement à l’écran.”
Une suite est-elle prévue ?
M.W. : “On me pose souvent la question sur les réseaux sociaux. Je réponds à chaque fois la même chose “profitez déjà du premier les gars !" Un livre c’est tellement dense, que c’est compliqué d’en sortir un tous les ans. Mais je continue de bosser sur plein de projets : c’est précisément quand ça commence à marcher qu’il faut taffer à fond !”
Akram B.
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