Comment réussir un entretien en cabinet de conseil en stratégie ?
Les entretiens pour intégrer un cabinet de conseil en stratégie sont un véritable parcours du combattant. Alors autant être bien préparé.
10 mai 2017 · Temps de lecture : 1 min

McKinsey, BCG, Bain & Co. et tant d’autres cabinet de conseil en stratégie font rêver des milliers d’étudiants, de jeunes actifs et de professionnels expérimentés. Mais préparer ces entretiens est aussi difficile, exigeant, laborieux et enrichissant que la préparation des concours aux Grandes Ecoles. Sauf qu'il faut en plus structurer vous -mêmes les conditions de votre réussite.
Les cabinets de conseil en stratégie, entre fantasme et excellence
Le conseil en stratégie est un métier d’excellence, recrutant les meilleurs profils, pour conseiller entreprises et acteurs publics sur la construction de la vision qui va déterminer la conduite de leurs activités. Les missions exercées touchent à tous les secteurs : finance, industrie, services, gouvernements… Les consultants peuvent construire la stratégie agricole d’un pays en développement durant quelques mois, avant d’aller étudier le coût d’opportunité de l’attaque d’un nouveau marché pour un leader mondial du secteur agroalimentaire.
On distingue les acteurs qui font du conseil en stratégie pure, comme McKinsey, BCG, Bain & Co., Roland Berger, et les cabinets spécialisés en conseil en management, en organisation et restructuration, ou en systèmes d’informations qui disposent à peu près tous d’une activité dédiée à la stratégie. La difficulté des entretiens varie d’un acteur à l’autre.
Les cabinets sont extrêmement exigeants et prudents lors du recrutement de leurs ressources. Et c'est normal puisque leurs prestations sont onéreuses et leur implémentation a un fort impact sur l’économie mondiale. Ils attendent un ensemble de qualités de la part de tous leurs consultant et consultantes : capacité de travail, gestion de la pression, capacités d’analyse et de synthèse, aptitudes humaines...
Le processus de recrutement, du CV à l’entretien
La prise d'informations
Avant l’envoi des candidatures, la première étape est la prise d’informations. En comprenant en quoi consiste le travail d’un consultant en stratégie et les problématiques qu’il est amené à aborder, vous pourrez tout d’abord tester consistance de votre envie d’y parvenir. En vous faisant une idée de ce qu’est le conseil en stratégie, par des lectures de papers publiés par les cabinets, par des échanges avec des alumni de votre école qui y travaillent, par des recherches sur les sites des entreprises ou dans la presse économique, vous verrez assez bien si c’est un métier qui vous intéresse réellement, et pour quelles raisons.
Cette période de prise d’informations vous permettra également de comprendre la structure du paysage des cabinets en présence. Chacun a ses spécificités, des types de missions ou un état d’esprit qui lui est propre. Une bonne connaissance des divers cabinets vous permettra non seulement d’élargir votre champ de candidatures, mais également de savoir quoi mettre en avant dans chacune d’entre elles. Vous ne vous adresserez en effet pas de la même façon à un cabinet spécialisé en stratégie digitale qu'à un dont le point de fort réside dans les problématiques de Private Equity.
Le CV et la lettre de motivation
Sans surprise, l’étape suivante consiste à envoyer vos candidatures. Préparez un tableur dans lequel vous indiquerez les cabinets que vous ciblez, les points que vous devez mettre en avant pour chacun d’entre eux, les contacts éventuels que vous y aurez ainsi que tous les détails logistiques (date d’envoi de la candidature, date de relance, date de premier entretien, le cabinet a-t-il répondu ou non, etc.). Ça sera utile lorsque vous aurez postulé à 15 postes pour savoir où vous en êtes.
Comme pour toute candidature, votre CV doit être impeccable. Autant que possible, quantifiez ce que vous y avancez. Ça montre que vous raisonnez déjà comme un consultant, avec une exigence de résultats. Par exemple, plutôt que d’écrire « gestion de X grands comptes en communication », préférez « augmentation du CA de x% via la résolution de y situations de crise pour z grands comptes ».
De la même façon, votre lettre de motivation doit être une œuvre d’art. Sachez vous présenter, exprimer de façon concise et justifiée en quoi vous feriez un excellent consultant, et pourquoi le cabinet auquel vous vous adressez est le plus adapté pour réaliser vos ambitions. Ce dernier point est primordial : la personne qui lira votre lettre doit ressentir que vous avez compris « l’esprit maison » de son entreprise, et que vous y serez à votre place. Il est ainsi fortement déconseillé d’envoyer une lettre identique à plusieurs cabinets, car vous ne montreriez pas en quoi, à chaque fois, votre profil, votre parcours, vos aspirations et vos valeurs sont en adéquation avec l’ADN du cabinet dans lequel vous postulez.
L'étude de cas en cabinet de conseil en stratégie
Le processus de recrutement est relativement semblable d’un cabinet à l’autre. Le noyau dur réside dans un exercice, l’étude de cas, que vous passerez à l’envi dans les cabinets qui vous recevront. Le processus est divisé en tours d’entretiens, eux-mêmes subdivisés en études de cas. En règle générale, la première étape consiste en un entretien téléphonique avec un membre de l’équipe des ressources humaines. Cette étape surmontée, vous passerez entre trois et quinze tours d’entretiens d’environ une heure. Ils consistent en 15 minutes de « fit » ou, en français, de questions relatives à votre parcours, vos motivations et votre personnalité puis 45 minutes d’étude de cas.
Le « fit »
Pour réussir cet exercice, vous devez être en mesure de mettre en évidence le fil rouge de votre parcours, de parler de situations dans lesquelles vous aurez fait preuve de leadership ou d’une aptitude particulière à travailler en équipe, et chaque expérience mentionnée pourra être questionnée. La constitution d’un fil rouge, ou la mise en cohérence de l’ensemble de votre parcours et des choix qui l’auront composé, demandera un effort particulier. Il est important de savoir raconter son histoire, de créer du sens à rebours au travers de votre parcours, afin de montrer que postuler à un cabinet de conseil en stratégie constitue un choix justifié et préparé par vos expériences antérieures. Tout peut être questionné.
L'étude de cas
L’étude de cas est un exercice périlleux et demande une préparation exhaustive. L'exercice consiste en une question posée par l’examinateur. Par exemple, « telle entreprise, leader du marché des compotes en Europe de l’Ouest, a vu ses profits divisés par trois en deux ans ; pourquoi, et comment y remédier ? ». À vous d'y apporter une réponse structurée, analytiquement justifiée, et qui mène à des recommandations pour améliorer la situation initiale. Quelques variantes existent, mais elles sont rares : l’étude de cas en groupe, l’étude de cas écrite ou encore les brain teaser. Dans chacun de ces cas, vous pourrez quoi qu’il en soit tirer parti de votre préparation aux études de cas classiques.
Munissez vous d’un des ouvrages de référence (le Case In Point, le Victor Cheng, le Vault…), voire des trois, et lisez les plusieurs fois. Ils vous expliqueront en détails ce qu'est une étude de cas, comment la structurer, comment y répondre… En parallèle, entraînez-vous sans relâche aux calculs mentaux - si la part de marché de l’entreprise x était de 58% sur un marché de 98 milliards, et que leur part de marché a baissé de 7%, a combien est valorisée leur nouvelle part de marché ?
Gardez en tête qu’une cinquantaine de cas en entraînement est absolument nécessaire avant d’être prêt. Certains se présentent à leurs premiers entretiens après plus de 200 cas d’entraînement : ils gagnent ainsi en agilité intellectuelle ce qu’ils perdent en fraîcheur. Commencez par passer les entretiens dans les cabinets que vous désirez le moins, afin de vous entraîner, et de vous habituer à l’atmosphère si particulière qui se crée quand on passe des études de cas. C'est à vous de jouer.

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